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La Vénus à la fourrure

 

Dernier film en date du très célèbre Polanski, La Vénus à la fourrure, présenté en compétition à Cannes avait déjà séduit un grand nombre de festivaliers et c’est aisément compréhensible.

 

Thomas (Mathieu Amalric) se lamente au téléphone. Il vient de faire passer des auditions pour sa prochaine pièce La Vénus à la fourrure, l’adaptation du roman du même nom de Sacher Masoch et aucune comédienne ne convient pour jouer Vanda. A cet instant, une femme rentre, elle semble être tout ce que Thomas déplore : une jeune actrice un peu niaise et vulgaire, impossible qu’elle puisse jouer le rôle ! Seulement, elle se présente, elle s’appelle Vanda et elle veut passer l’audition. Après une première scène très drôle où Thomas (et le spectateur) n’en peut déjà plus de ses manières, elle commence à jouer. Alors, la magie opère, tout s’enchaine, peut-être trop vite, et progressivement, Thomas perd le contrôle.

 

Huis-clos dans un théâtre, les deux acteurs évoluent dans la même temporalité que celle du spectateur. Pendant 1h30, nous voyons donc ce couple qui répète la pièce, en discute, se cherche et fait monter une certaine tension érotique. Vanda n’est pas celle qu’on croyait. Elle connait le texte par coeur et excelle dans ce rôle. Progressivement, Thomas tombe sous le charme, accepte ses revendications jusqu’à une scène finale absolument fabuleuse.  

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Drôle et intense, voilà un chef d’oeuvre ! Polanski revient à ses premières amours qu’il avait déployées dans l’exceptionnel Le Locataire, notamment dans le traitement de l’obsession et du travestissement. La mise en scène est remarquable. Loin de se contenter d’une captation théâtrale, Polanski met en place des angles de vue, des mouvements de caméra qui viennent appuyer la tension dramatique et érotique du film. La musique signée Alexandre Desplat (avec qui Polanski a déjà travaillé sur The Ghost Writer) amène le tout dans une autre dimension : celle de la poésie puisqu’elle vient appuyer les récitations du fabuleux texte de Sacher Masoch. Enfin, Polanski redouble d’inventivité, notamment dans le traitement sonore pour signifier ce qui n’est pas sur scène, je vous laisse le découvrir.

  

La Vénus à la fourrure est à mon sens un des plus beaux films de 2013. Angoissant, parfois sordide, les pulsions de mort se mélangent à celles du désir et Mathieu Amalric signe sans doute une de ses plus formidables interprétations.

 

Impossible de tout dévoiler, de trop en dire, le film n’aurait plus d’intérêt. Sachez juste que Sacher Masoch a donné son nom au masochisme et que rarement on a vu une telle jouissance, un tel plaisir à réaliser.

 

Si je devais décerner une Palme d’or, alors La Vénus à la fourrure serait le grand vainqueur. Foncez !

 Barbara Cornuaud

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