Pas besoin d’être cinéphile pour comprendre que Jean-Pierre Jeunet se cache derrière ce titre abracadabrant. Un jeune inventeur et génie scientifique décide de partir seul pour Washington afin d’obtenir le glorieux prix Baird au musée Smithsonian. Il traverse alors les États-Unis en train pour pouvoir prouver à lui et aux autres qu’il est capable de grandes choses.
Une voix off constante et propice aux aventures initiatiques. Des seconds rôles farfelus (Dominique Pinon) participant aux côtés fabuleux de ce conte. Un enfant plein d’innocence en premier plan qui n’est pas sans rappeler La Cité des enfants perdus. Des inventions en tout genre ayant le souci du détail. Cela ne fait aucun doute, nous sommes dans un Jeunet. Mais cet extravagant voyage n’est pas si formidable que cela. Si la patte « Jeunet » se fait plus ou moins sentir dans les deux premières parties du récit, c’est nettement moins le cas dans la troisième, très pauvre en idées et narration, où le pathétisme prend le pas sur la poésie.
Ce film doit être contemplé comme un conte pour enfants et les faire rêver pour faire naître leurs plus folles ambitions. Cette campagne au fin fond du Montana est vue sous un angle charmant, apaisant et presque nostalgique. Grâce aux compositions de Sanacore, toute la puissance évocatrice des paysages prend alors forme pour nous faire voyager. Certaines rencontres apportent densité et réflexion au voyage entrepris par T.S., incarné par ailleurs par le persuasif Kyle Catlett qui joue ici son premier rôle au cinéma.
Après un Micmacs à tire-larigot anecdotique, nous voyons avec regrets Jeunet continuer sur cette pente bien linéaire de films divertissants mais peu mémorables. Retenons alors ces sons de guitare et d’harmonica, et contemplons ces plaines à perte de vue, laissant rêveur plus d’un d’entre nous.
Hugo Harnois
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