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La Vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 d’Abdellatif Kechiche

 

Rappelons-le, La Vie d’Adèle est la libre adaptation de la bande-dessinée Le Bleu est une couleur chaude de Julie Maroh. Si le film se permet de nombreux écarts par rapport à la bande-dessinée, il faut bien rappeler que ce sont deux objets artistiques différents et qu’ils méritent chacun notre attention, indépendamment de l’autre.

 

Kechiche nous raconte donc une histoire d’amour banale, dans ses joies et ses difficultés. La grande découverte est Adèle Exarchopoulos qui hérite du rôle principal ; elle est fascinante de justesse et d’humanité. Ainsi, Adèle et Emma (Léa Seydoux) se rencontrent, s’apprivoisent, s’aiment et font ensemble un bout de chemin. Adèle est lycéenne, aspire à être institutrice et aime particulièrement les pâtes à la bolognaise alors qu’Emma est étudiante aux Beaux-Arts et mange des huitres. Deux mondes sociaux et idéologiques qui se confrontent mais le sujet n’est pas là. En effet, c’est l’amour la matière principale du film, une histoire universelle dans laquelle chacun peut se reconnaître un peu.

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Kechiche filme de manière savante des scènes de la vie quotidienne, des dialogues adolescents, des situations amoureuses, des moments plus charnels. Tout s’enchaine rapidement et dans une espèce d’euphorie amoureuse si bien que les 3 heures du film (qui peuvent sur le papier effrayer) passent à une vitesse folle ! Un peu d’humour, des larmes et surtout, une caméra qui ne semble pas connaître l’immobilité. Tout est en mouvement, les personnages sont pris dans un « tourbillon d’la vie » comme dirait Jeanne Moreau, et ils nous embarquent avec eux.

 

La Vie d’Adèle est un film profondément humain. Les réactions, tant psychologiques (les doutes d’Adèle) que physiologiques (ses larmes) semblent naturelles, vraies. Voilà bien longtemps qu’on n’avait pas vu quelque chose de si « réaliste ».

 

La Vie d’Adèle est une palme d’or largement méritée pour une oeuvre parfaitement réalisée. Les polémiques reprises activement par la presse depuis le sacre du film auraient pu gâcher notre plaisir de spectateur. Seulement, le film se suffit à lui-même, les polémiques ne l’atteignent pas (et elles ne doivent pas l’atteindre). Hymne à l’amour universel, voilà sans aucun doute, un très grand film.

 

 

Barbara Cornuaud

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