C’est l’histoire de Jerry, un homme à la bonté sans limite. Doux, attachant, et beau garçon, il vit seul avec son chien et son chat. Faisant du bon travail dans une entreprise fabriquant des baignoires, il ne demande qu’à trouver l’amour, avec un grand A. Sauf que Jerry est schizophrène, parle à ses animaux de compagnie en ne situant pas la frontière entre le bien et le mal. Et ce qui l’attend n’est autre que l’horreur, avec un grand H.
On connait les récits sur les déséquilibrés mentaux, luttant contre leur propre démon intérieur et finissant par succomber à la tentation. Ici, même topo, sauf que Satrapi est derrière la caméra. Et ça change tout.
Décalé, loufoque et assez jouissif, le récit nous emmène sur des voies périlleuses au cinéma, alternant des genres comme la comédie romantique et le thriller psychologique.
Petite réserve cependant dans ces variations de thèmes cinématographiques. En effet, les flash-back et les scènes dramatiques ayant pour but d’expliquer les traumatismes de Jerry n’ont pas de réelle utilité. Ces derniers, par leur didactisme, cassent le rythme de ce film néanmoins décapant et faisant la part belle aux animaux, véritables atouts humoristiques de The Voices.
Après le moyen Captives dans lequel Reynolds était pourtant très convaincant, celui-ci continue de montrer qu’il est un acteur à suivre à Hollywood. En rendant son personnage follement attachant, il accroche un public qui aurait pu avoir du mal avec son comportement psychopathe. Pourtant excessif et stéréotypé, ce protagoniste fonctionne grâce à la mécanique comique de l’interprète, et un regard enchanteur dont même un ange pourrait être jaloux.
Hugo Harnois.