Quai_dOrsay

Quai d’Orsay, de Bertrand Tavernier

 

La France a de l’humour. Hier avec 9 mois ferme, aujourd’hui avec Quai d’Orsay, demain avec Les Garçons et Guillaume, à table ! Trois comédies qui utilisent ce genre de manière tout à fait différente. Mais trois films qui prouvent que l’hexagone n’est pas cantonné au polar ou au cinéma social. Notre septième art peut faire rire, grâce en ce moment à Bertrand Tavernier et son Alexandre Taillard de Worms, ministre des Affaires étrangères.

 

Adaptation de la bande dessinée du même nom, Quai d’Orsay ne renie pas ses origines bédéistes en produisant des mouvements de caméras brutes et rapides comme si l’on tournait une page. Chaque intervention du ministre se fait par un gag récurrent et lui aussi très graphique. Les dialogues sont ciselés et détiennent une plume aussi fine que précise. Par un comique plus verbal que gestuel, ce film ne renie cependant aucunement l’importance physique de ses protagonistes en leur donnant à tous un trait d’humour intéressant.

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Le rythme monte en crescendo ainsi que le sourire qui s’affiche sur notre visage, se transformant peu à peu en un rire délicat. Si ce n’est une fin poussive qui souffre de légères longueurs, le cinéaste manie parfaitement son tempo dans un semi huit-clos étourdissant. Les affaires étrangères se déroulant à l’époque de De Villepin semblent bien traitées mais ne représentent que la toile de fond de Quai d’Orsay. L’important ici est le langage, la communication plus forte que les idées politiques qu’il y a derrière. Enfermés avec ces politiciens pendant près de deux heures, nous saisissons avec stupeur l’ambiance quotidienne de ces bureaux pas comme les autres, où le destin de notre société se joue chaque jour.

 

Au-delà du plaisir à suivre cette œuvre de bout en bout, c’est avec bonheur que nous retrouvons Thierry Lhermitte dans un tel rôle fait sur mesure pour cet acteur au charisme indéniable. Idem pour Arestrup, étonnamment drôle et doté d’un sens du comique pertinent. Comme quoi, la comédie peut aller à tout le monde, mais encore faut-il l’utiliser à bon escient.

 

 

Hugo Harnois

Toutes les critiques d’Hugo Harnois sur www.septieme-sens.net

 

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