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The Deep Blue Sea de Terrence Davies avec Rachel Weisz, Tom Hiddleston et Simon R. Beale

Film de commande pour le centenaire de la naissance du dramaturge Terrence Rattigan, The Deep Blue Sea est une adaptation de la pièce de théâtre du même nom par le réalisateur Terrence Davies. Esther interprétée par Rachel Weisz épouse de Sir William Collyer (Simon R Beale) tombe follement amoureuse de l’ancien aviateur Freddie page (Tom Hiddleston récemment vu dans The Avengers) dans l’angleterre d’après guerre. La naissance et la douleur d’une passion adultère, tel est le sujet de ce mélodrame très classique. Porté par de fabuleux acteurs, le film parvient, malgré un scenario et un traitement formel attendus à atteindre une profondeur indéniable.

The Deep Blue Sea est un film absolument maitrisé sur le plan formel. Le genre du film d’époque mélodramatique est respecté à la lettre : une lumière sépia dans un appartement en quasi huis clos, sublimé par de lents et amples mouvements d’appareils eux même accompagnés d’un célèbre concerto pour violons. Peut-être certains trouveront cet esthétisme gratuit et vide de sens. Mais on y trouve l’expression même de la profonde mélancolie des trois personnages. Car la force du film c’est sa capacité à innover, à être original dans son classicisme même.

En effet, si la forme et le fond sont de l’ordre du déjà vu ainsi résumés à la va vite, il apparaît dès la première demie heure que le film de Terrence Davies est déconcertant. Par un travail de montage très élaboré, l’ampleur du mélodrame ne se déroule pas tellement dans la naissance de la passion amoureuse et la lutte d’Esther contre une société moralisatrice, mais après. La mélancolie s’installe lorsque Esther vit enfin avec son amant et doute de s’être battue pour un amour vif mais vain, loin de l’amour conjugal modéré mais néanmoins profond. Ainsi, dans le fond, le film est tenu par un personnage à la Jane Austen : une héroïne passionnée contre la modération d’une société puritaine incarné par deux excellents personnages secondaires, la belle mère et la concierge.

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Cette tristesse des deux amants incapables de s’aimer une fois qu’ils vivent ensemble, elle est anachronique avec la fin de la guerre supposée heureuse malgré les restrictions encore nombreuses. Dans cette perspective, la fin du film est d’une extrême originalité, d’un réalisme incroyable, toute en passion retenue pour que les années 50 oublient enfin les années 40, de guerre et de passions.

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