Joël Pommerat poursuit avec cette pièce son interrogation des valeurs et des représentations qui poussent l’individu à l’action. La dynamique des corps et des prises de paroles sont au cœur de sa démarche artistique. Ce n’est pas la première fois que le théâtre s’attelle à raconter la Révolution Française.
Avec « Ça ira – Fin de Louis », pas de reconstitution historique, pas de perruques poudrées ni de bonnets phrygiens. Joël Pommerat s’intéresse au processus révolutionnaire plus qu’aux héros et il insiste sur la dimension collective de l’action politique. Mais le doute plane : ne serait-ce pas, aussi, une mise en abîme de la crise démocratique qui sévit aujourd’hui ?
Dans un monde bouleversé par les printemps révolutionnaires, alors que l’Europe est secouée par le retour des nationalismes et des radicalisations, sans doute. Avec ses quatorze comédiens qui incarnent tout de même plus de soixante-dix personnages, Joël Pommerat installe une mise en scène frontale, débordante, dans laquelle le public se retrouve totalement convoqué. Le spectateur devient tour à tour foule hurlante et assemblée parlementaire. Il s’agit là d’une magnifique polyphonie.
Question : et si, avec « Ça ira – Fin de Louis », Joël Pommerat nous invitait à faire notre propre révolution ? en nous disant que « ça ira »?
Et bien le mieux, c’est encore d’aller chercher la réponse à l’Espace Malraux les 3 et 4 février prochain.
