« Je sens qu’est arrivé le moment de commencer, de nouveau, la lutte pour sauver l’intelligence … », lâche Léo Bassi dans un sourire. Le parrain du festival, aussi clown qu’activiste, donne ainsi le ton de la 25e édition du Bonheur des Mômes. Du 21 au 26 août, comme chaque été au Grand-Bornand ; comédiens, saltimbanques, danseurs et musiciens rendront au village son âme d’enfant grâce à une programmation éclectique et turbulente. Comme ils disent là-haut, « lâche tes écrans, viens voir du vivant » !
https://youtu.be/9HGz6X8o22Q
La liberté s’invente et Alain Benzoni, le directeur du festival, semble bel et bien en avoir trouvé la formule magique. On retrouve dans la programmation juste ce qu’il faut de punk, son ton direct et irrévérencieux. En Benzo militant, il a initié une provocation audacieuse devenue aujourd’hui une tradition incontournable : la grande manifestation de clôture du Bonheur des Mômes, ou comment former tout en poésie la prochaine génération à la protestation. Cette année, les indignés canailles brandiront haut et fort leurs pancartes colorées et un slogan qui rappellera les fondamentaux à leurs parents : « On veut du bonheur ! ».
Hautement familial, Au Bonheur des Mômes permet de revenir à la culture populaire, dans le bon sens du terme. En vingt-cinq ans de programmation, l’événement phare du jeune public a accompagné plusieurs générations de grands yeux ébahis. Preuve, s’il en fallait une, de son succès complet et de sa bonne santé, il n’est pas rare de retrouver des spectateurs d’hier devenus bénévoles aujourd’hui du côté de l’organisation ou de l’animation.
Les habitants de ce village de 2000 habitants se prêtent au jeu avec un plaisir non dissimulé. Avec un peu de chance, vous tomberez peut-être au détour d’une ruelle sur la boulangère en train de chanter faux et à tue-tête sur le toit de l’Office du Tourisme ou sur un duo de jazz absurde au sommet d’un alpage. Seule certitude : il est bon de se laisser aller à la folie créative et à l’inventivité sans borne des enfants, contagieuses à souhait.
Au programme, des spectacles de cirque, des contes, des marionnettes, des concerts, du théâtre, de la danse, des arts de la rue … et des artistes venus des quatre coins de l’imaginaire. Des mimes japonais, un Petit Chaperon Rouge intergalactique ou encore les pensées d’un bébé trisomique dans le ventre de sa mère. Avec une centaine de spectacles aussi déjantés qu’engagés, les 90000 festivaliers apprendront cette année le vivre-ensemble et le respect des différences dans la « bulle de tendresse et d’intelligence » du Grand-Bornand, selon l’expression consacrée d’Alain Benzoni. En espérant que les parents mécontents et franchement peu civils qui avaient osé hausser le ton à propos des éclats de joie d’un enfant atteint d’autisme l’année dernière n’aient pas déjà acheté leurs billets. Pour tous les autres, hâtez-vous : Au Bonheur des Mômes est une parenthèse de magie incontournable avant la fin de l’été.
Les + : la gratuité de très nombreux spectacles et le soutien aux jeunes compagnies via l’espace pro (le repère des programmateurs) et le prix Coup de Pouce aux jeunes compagnies.
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