CONCERT – Biga* Ranx, le jeune prodige des soundsystems, sera en concert ce samedi 13 août dans le cloître du Musée Savoisien à Chambéry et c’est parfait ! Pile de quoi troubler un peu le calme qui règne dans la cité ces jours-ci, d’autant que le jeune français ne vient pas seul : armé de son sourire solaire type arme de destruction massive, il dégaine où qu’il aille un reggae réinventé, moderne, résolument frais et sur scène, une énorme énergie. Alors un Biga* Ranx international dans le cadre intimiste du cloître du Musée Savoisien, lieu de mémoire et d’histoire, on aime et on demande à voir !
Le jour de ses dix-huit ans, Biga* Ranx s’envole pour la Jamaïque, un pèlerinage aux airs de rite initiatique qui l’amène à frotter son rub-a-dub au plus puriste des publics. Là-bas, il écume les petits studios. Biga* toaste, et les Jamaïcains apprécient qu’un petit Blanc français maîtrise leur musique et leur patois, mélange d’anglais et de créole, qu’il a assimilé en écoutant les productions locales.
« C’est à Kingston, où je suis retourné quatre ans après, que j’ai donné mon plus beau concert, dans un café. Même les bad boys des quartiers chauds kiffaient. » Pour celui qui est tombé dedans quand il était petit à écouter en boucle UB40 avec sa sœur, passé des heures le nez dans les bacs à vinyles des magasins de reggae, quitté l’école à seize ans pour goûter aux joies kilométriques de la vie en sound system, plus aucun doute à présent.
De retour à Paris, il doit peut-être moins au hasard qu’à son talent d’enregistrer un freestyle avecJoseph Cotton, maître incontesté de la scène ragga jamaïcaine. Ça a donné « Air France Anthem », dont la vidéo fait rapidement le tour du monde, cumulant plus d’un million de vues en quelques semaines. Joseph Cotton, clairvoyant, le prend sous son aile et lui offre un bout de son nom de scène, « Ranx », comme on adoube un jeune prince à l’heure de son entrée dans la cour des grands.
Dans cette histoire, on retrouve Biga* Ranx six ans plus tard fort de plusieurs centaines de concerts (dont un Olympia plein à craquer) et de trois albums, avec une mention spéciale pour l’excellent Night Bird (2015), dans lequel ses dons d’auteur-compositeur éclatent au grand jour, s’émancipant des productions des autres.
« Je suis amoureux de la musique lente, jolie, émotionnelle. Un héritage de ma mère, sans doute, qui écoutait beaucoup de musique classique. »
Il aspire à d’autres sonorités. Avec Night Bird, Biga* Ranx prend donc un nouveau virage plus apaisé mais aussi plus digital, sans oublier pour autant de remercier ses bonnes étoiles : il invite U-Roy, U-Brown, Joseph Cotton et Big Youth, soit le gratin des DJs jamaïcains.
« Avoir, sur mon album, ces légendes vivantes, à l’origine de la musique urbaine, c’est un rêve de gosse. Et en plus c’est historique puisqu’ils n’avaient jamais enregistré tous ensemble. »
Tout laisse à penser que Biga* Ranx prépare un nouvel album, et on espère bien qu’il nous y fera goûter samedi soir ! Alors en attendant, faites-vous du bien avec sa dernière track, Liquid Sunshine, idéale pour vos sessions de chill …
BIGA* RANX en concert : samedi 13 août – Musée Savoisien à Chambéry – 21h30 – 10€
