Petit Biscuit a seize ans donc. Alors bien sûr, son jeune âge provoque systématiquement la stupéfaction. En quelques mois, il accumule douze millions de vues sur « Sunset Lover », fait la première partie de Odesza au Trianon, annonce complet à la Maroquinerie et à l’Olympia, s’impose à l’affiche des plus grands festivals des Vieilles Charrues au Montreux Jazz déchaînant toujours plus les passions chez les agents et les tourneurs du microcosme électro. Hystérie collective ?
Possible que non. Bien que la toile s’enflamme vite, il semble aussi que Petit Biscuit soit un fin musicien. Gamin, son père d’origine marocaine le nourrit à la musique orientale, sa mère à Chopin et Debussy. Il commence le violoncelle à cinq ans, poursuit son éducation musicale avec l’apprentissage du piano puis de la guitare. Entre temps, il découvre Fakear, Nils Frahm, Flume, The XX, Bonobo ou encore Mura Masa. Il commence alors à composer, dans sa chambre, avec FL Studio et un synthé : « c’est la définition du mec qui fait des trucs dans sa chambre ». La définition, aussi, du mec qui passe des heures sur internet, qui y découvre une vraie communauté, et qui finit par se dire « pourquoi pas moi ? ». Alors il se met au travail. A ce moment de l’histoire, il a douze ans. Treize peut-être.
Tout s’accélère lorsqu’il fait écouter « Sunset Lover » à Thomas, un ami aux manettes d’Electro Posé (une grosse chaîne Youtube). Un « si tu la sors pas c’est moi qui vais la sortir » aura suffi pour que Petit Biscuit prenne conscience de son potentiel et du véritable tube qu’il avait entre ses mains. On se dit qu’il a bien fait car aujourd’hui, le jeune homme dévoile un premier EP très prometteur. En voici un premier extrait :
Alors oui, le son de Petit Biscuit s’inspire encore beaucoup de celui de ses modèles, et s’il ne se démarque pas encore tout à fait, il faut lui reconnaître une grande maturité. Ellebore aime ses titres hypnotiques, leur fraîcheur, leur pétillance. Un must have dans vos enceintes cet été … A suivre, c’est certain. ♥
