On a rencontré le graffeur StickHeart, dont le nom signifie littéralement « cœur qui colle ». Il ne nous en fallait pas plus pour être intrigués. Et intrigués nous sommes depuis plusieurs années, à suivre à la trace ses cœurs collés sur les murs de Chambéry, d’Aix-les-Bains, Lyon, Grenoble, Paris, Londres, Berlin, SaoPaulo et de Budapest au moment même où nous écrivons ces mots.
StickHeart est un mec vraiment cool. Un gars qui peut sourire pendant une heure d’affilée non-stop sans avoir de crampes, qui a un enthousiasme débordant, qui parle fort avec des gestes pourtant timides. Et qui colle des cœurs dans les rues du monde entier parce que ça véhicule un message «positif, universel et bon pour l’âme».
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Fan de la culture hip-hop, il commence le graff avec deux amis en 1998, parce que son Captain XXI de grand frère squatte la platine à la maison. Il se prend alors à ce petit jeu excitant : se procurer des bombes de peinture, explorer les rues et les envisager comme des supports à messages. Il nous montre quelques photos de ses graffs plus classiques qu’il a réalisé sur des trains et nous explosons de rire quand nous nous apercevons qu’un « Bonne Année 2004 » est tagué sous une de ses œuvres. Finalement, le street-art s’installe définitivement dans sa vie lorsqu’il découvre Banksy, ses revendications, ses différentes techniques – notamment le collage, et le pouvoir de l’anonymat qui côtoie la liberté et donne des ailes.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Curieux comme des journalistes de Gala, nous lui posons la question fatidique. Pour qui était son premier cœur, celui avec la petite balafre à Aix-les-Bains ? On vous le donne dans le mille : pour une fille avec qui ça c’est mal terminé ! On le confesse, on a un peu envié cette fille méchante.
Depuis, ses cœurs en papier kraft, contourés à l’encre de Chine qui ne fond pas sous la pluie et coloré à l’acrylique, s’exposent partout ! StickHeart les colle partout comme un super-héros de la positive attitude ! Avec lui, le tag n’est plus si confidentiel. Aujourd’hui, nombre sont ceux à être dédiés à la femme de sa vie. Le message est plutôt clair : la démarche sociale et parfois politique du graff’ devient ici une démarche de paix.
Et la beauté du geste, c’est que StickHeart n’a pas vraiment de stratégie, à part de mettre du LOVE partout.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Aujourd’hui, Stickheart continue les cœurs mais pas à pas, il mûrit aussi sa démarche : il axe à présent son travail sur des compositions, de bouquets de cœurs par exemple, et sur des changements de textures comme en témoignent ses coeurs origami et ses projets de sérigraphie.
Pas encore de collaborations prévues avec d’autres graffeurs, même s’il en suit de très près sur Instagram, jusqu’au moment où il décidera de se lancer. Sachez aussi que StickHeart ne vous en voudra pas si vous égratignez ses cœurs, si le soleil les décolore ou si vous aussi vous collez des cœurs sur ses cœurs. Parce que c’est le jeu. Parce que la rue est un espace de liberté pour lui, pour vous … pour nous quoi !
Avant de se quitter, StickHeart nous confie son envie d’organiser une soirée mix live et performance avec son frangin de Captain XXI. C’est quand vous voulez messieurs.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Vous l’aurez compris : vive StickHeart ! Abonnez-vous donc à son Instagram, c’est une dose de douceur assurée. Et normalement après ça, vous vous baladerez en faisant des cœurs avec les mains.
LA MINUTE COEUR AVEC LES MAINS : une chronique à retrouver tous les mercredis à 12h10 dans The Bird & The Bee, le super cool magazine d’actualité culturelle et locale de Radio Ellebore.