Grand-mères, électro-pop et boules à facettes : Dancing Grandmothers de Euh-Me Ahn à l’Espace Malraux.

En 2013, la France a découvert la chorégraphe Eun-Me Ahn, souvent surnommée “la Pina Bausch de Séoul”, avec l’épopée pop de la Princess Bari. Invitée  par le festival Paris Quartier d’Eté dès l’année suivante, elle a transformé en dancefloor géant le Théâtre National de la Colline une semaine durant avec Dancing Grandmothers. La voilà qui déboule enfin à l’Espace Malraux scène nationale à Chambéry ce mercredi 9 et jeudi 10 novembre.

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Avec Dancing Grandmothers, la sud-coréenne Eun-Me Ahn nous apporte de son pays natal des images, des vêtements à pois, à rayures ou à fleurs, de l’électro-pop et douze grands-mères ! Des grands-mères qui dansent sur les tubes de leur jeunesse, transmettent aux danseurs de la compagnie des gestes traditionnels et, surtout, le bonheur d’être en mouvement. Un voyage dans le temps et le mouvement qui se transforme en transe collective.

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En 2010, la chorégraphe au crâne chauve a sillonné les provinces rurales de Corée du Sud. Elle a rencontré des femmes, souvent âgées, souvent paysannes, mais aussi pharmaciennes, bouchères et même sans-abris. Certaines de ces grands-mères avaient 60 ans, d’autres 90.

“ Elles avaient toutes l’air heureuses quand elles dansaient. Elles étaient heureuses d’être encore capables de danser, et heureuses que quelqu’un leur ait demandé de le faire. Leurs danses étaient si naturelles et si vivantes qu’elles ont entraîné dans leur mouvement les jeunes danseurs professionnels de ma troupe. Chacun de leurs gestes reflétait la rudesse de leurs conditions de vie. Comme si on regardait un extrait d’un documentaire qui parlerait à la fois du passé et du sol. Les corps ridés de ces grand-mères étaient comme un livre où auraient été consignés des vies vécues depuis plus d’un siècle.

Chacune de leurs danses composait une épopée, déployée sur un rythme harmonieux dans une brève fraction de temps. A chaque rencontre avec l’une d’elles, nous regardions l’histoire de la Corée moderne qui s’incarnait dans leur corps, comme si leur corps était un livre d’histoire de notre pays, bien plus concret qu’aucun autre récit de la tradition écrite ou orale « , raconte Euh-Me Ahn.

Emportés par une partition musicale où se mélangent, là aussi, sons traditionnels coréens et re-mixages contemporains, les corps évoluent sur scène sans jamais se bousculer, comme habitués aux villes surpeuplées d’Asie. Entrées et sorties se succèdent, à un rythme d’enfer, jeunes et vieux tournant, virevoltant avec bonheur. Difficile de parler d’un style là où il s’agit plutôt d’un chaudron qui rassemble passé et présent, tradition et modernité.

Très vite, on oublie le temps comme on oublie l’âge. Et à la fin du spectacle, le public, invité à monter sur scène, se mêle aux danseurs, tous âges confondus, pour danser avec eux. Succès assuré.

►► Dancing Grandmothers d’Eun-Me Ahn, mercredi 9 et jeudi 10 novembre à l’Espace Malraux scène nationale à Chambéry.

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