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Le californien Ringgo Ancheta aka Mndsgn revient avec Body Wash, paru le mois dernier chez Stones Throw Records, un deuxième album funk et solaire aux airs de manifeste cosmique.
Mndsgn fait partie de ces artistes aux noms sans voyelle, SBTRKT pour Subtract, MSTRKRFT pour Masterkraft, MGMT pour Management et donc Mndsgn pour Mind Design. Un joli nom qu’a choisi Ringgo Ancheta pour mettre ses idées en musique, lui qu’on a d’abord connu beatmaker avec Yawn Zen, un premier album loin de l’étiquette hip-hop.
Proche de Jonwayne, Anderson .Paak, Knxwledge et de toute la clique Stones, Ringgo Ancheta se démarque pourtant très nettement du travail de ses compagnons d’écurie lorsqu’il s’éloigne de la pure production.
Comme ses parents philippins, réfugiés politique exilés à New-York dans les années 80, Ringgo a le sens de la fuite mais surtout celui de l’insoumission. Il brise donc ses propres règles sur Yawn Zen, sorti en 2014 chez Stones Throw Records, qui en rebutera certains pour son côté trop ambient, trop arty, trop hipster. Mais beaucoup d’autres trouveront une délectation particulière à écouter cet album dans une ambiance raffinée tant le design sonore de Mndsgn crée de la matière, comme exposé dans l’air.
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Bien qu’il sait ce qu’il doit à Stones Throw, Ringgo Ancheta demeure un insubordonné. Dans ce deuxième opus, Mndsgn libère tout le pouvoir de la funk qui danse en lui pour donner naissance à des mélodies sensuelles et des rythmes enjoués, dont l’énergie parvient à fusionner avec ces tempos zen qui signent le son du californien. Avec une voix posée, des claviers célestes ou alors cocooning. Mais sans tomber, cette fois-ci, dans les travers d’un lo-fi-électro-rétro-branchouille.
De par son insoumission, Mndsgn a conquis sa liberté sonore pour en faire un monde vintage et funk, un mini-cosmos loin d’être en déconnexion avec son époque. Avec, en plus, une porte d’entrée pour les non-initiés. Un brillant hommage à ceux qui lui ont montré la voie, de Dâm-Funk à Dilla.