Un trio en équilibre sur le fil périlleux de l’improvisation, mais qui pour autant semble n’avoir peur de rien, pas même des silences. Une énergie brute et touchante, une mise en danger de tous les instants, le mélange parfait entre retenue et lâcher-prise : si vous plongez dedans, si vous lâchez prise vous aussi, alors un très beau voyage s’offre à vous. Mais un live de Sviti, ça se mérite, il faut pouvoir l’encaisser. La tension monte. Des spectateurs quittent leur siège, ce qu’il se passe les dépasse. Trop intense. Les premiers éclairs déchirent le ciel de Vienne.
On a tout vu. Romain Bouez aux claviers, rempart indestructible. Le saxophone épique et virtuose de Renaud Vincent. La technique et la vélocité d’un Damien Bernard habité et complètement libre à la batterie, bien au-delà des codes du jazz, bien au-delà de tout code d’ailleurs. Sviti, une grande infusion sonore à vous dresser les poils instantanément, une capacité d’improvisation hallucinante, un renouvellement constant pour un set sans interruption. Sviti, une performance qui vous arrache des hurlements sauvages, qui réveille ce qu’il y a d’animal en vous.
Sviti, un projet assumé qui vous tient littéralement en haleine, puissant, novateur et hybride, à la croisée du jazz, du rock et de l’électro. Une énergie pure, la beauté victorieuse d’une expérimentation palpitante. Le calme et la tempête en même temps. Il y a dans ce trio une profonde compréhension, sans qu’aucun mot ne soit jamais prononcé. Symbiose. Sviti, l’espérance.