
A la fin des années 70, un jeune Américain, fils d’un Haïtien et d’une Portoricaine, recouvre les murs de Manhattan de phrases énigmatiques qu’il signe du nom de SAMO. Quatre ans plus tard, riche et célèbre, il invente un langage pictural d’une puissance inégalée, fait de corps, de mots, de rage. Jean-Michel Basquiat, aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands peintres du XXe siècle, devient ici et pour la première fois, un personnage de roman. Pierre Ducrozet suit le parcours d’un garçon qui se rêve héroïque dans un monde qui ne l’est pas.
« Le garçon a toujours voulu être un héros. Il veut d’abord être Batman, ou Spider Man – plutôt Batman. Puis il veut être Picasso. Il sera Prométhée, Elvis, Charlie Parker. Lou Reed, Bob Dylan, John Coltrane. Il sera Andy Warhol. Mohamed Ali. Jack Kerouac. Ulysse. Superman. Héros on vous dit. »
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La musique est partout dans Eroica. Dans l’écriture de Pierre Ducrozet d’une part où la musicalité déployée est saisissante : il coupe les phrases, sample les mots et la ponctuation semble elle possédée par un genre de free-jazz. Comme s’il restituait le be-bop en acte. Mais la musique s’invite aussi dans le langage pictural de Jean-Michel Basquiat, nourri par le jazz de Charlie Parker et de Coltrane.
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« Son pinceau ira aussi vite que le saxophone de Bird. Sur la toile, contrepoint, chorus, répétition, mélodie rompue et reprise, virgules, boucles – jazz. Maîtrise du rythme, improvisation des formes. »
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Rock, hip-hop, clubs de l’East Village et galeries de SoHo ; dans ce New-York en pleine renaissance émerge une nouvelle scène artistique autour de lui, de Keith Haring et d’Andy Warhol. Basquiat peint, danse, cavale, et devient le symbole des années 80. Au-delà de la légende, Eroica raconte le combat d’un artiste contre le monde et contre lui-même. Un personnage fascinant dans une ville en ébullition ; une épopée contemporaine.
« Il faut risquer quelque chose, sinon on n’a rien »
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LE SON DE L’EMISSION :
– Extrait de la lecture musicale d’Eroica, Pierre Ducrozet & David Gonzalez.
– « So What« , Kind of Blue, Miles Davis.
– « Symphonie n°3, Eroïca« , Beethoven.
– « Rose Rouge« , Tourist, St Germain.
– Extrait du film Downtown 81 de Edo Bertoglio & Glenn O’Brien.
– « Laird Baird« , Now’s The Time, Charlie Parker.
– « Digital Lion« , Overgrown, James Blake.
– « Kitaï« , B.O de DeathNote Animation.
– « Coffin Nails« , Special Herbs, Metal Fingers.
– « Let Me Watch » feat. Apani B as Nikki, Vaudeville Villain, Viktor Vaughn.
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Un grand merci à Pierre Ducrozet. ♥