Gold Panda est un de ces enfants de la musique assistée par ordinateur. De ceux qui utilisent une MPC2000 datant des années 90 pour sampler des tas de vieux disques tous antérieurs à 1980. De ceux qui jouaient des nuits entières sur un Commodore 64. De ceux qui sont mal dans leur peau, fuyant l’école, l’autorité, la rue et ses violences pour se réfugier dans la musique et les premiers bidouillages de bandes magnétiques. Chez Ellebore, on l’a connu avec ça :
Aujourd’hui, Gold Panda dévoile son troisième album Good Luck and Do Your Best, chez City Slang (Calexico, Caribou). Un disque dont le titre sonne un peu comme un de ces proverbes prophétiques que l’on peut trouver dans les « fortune cookies » des cantines japonaises. En vérité, ce sont les mots d’un chauffeur de taxi de Hiroshima que Gold Panda a rencontré lors de son épopée en terres nipponnes d’où il a ramené quantités d’essences, sonores et olfactives. En associant le field recording à son électro maison, Gold Panda réussit le pari d’un album vraiment frais et léger.
Gold Panda connaît bien le Japon où il a vécu quelques années. Ce que le britannique aime par-dessus tout : son mode de vie et la tranquillité des esprits. Cette fois-ci, il a sillonné Kyoto, Hiroshima ou encore Ibusuki un (tout petit) peu à la façon de Bill Murray dans Lost In Translation.
Si dans ses précédents opus, il y avait toujours un titre pour éclipser le reste de l’album (« You » pour Lucky Shiner et « Brazil » pour Half of Where You Live), cette fois c’est plutôt l’inverse. L’album se déroule, lettre d’amour méditative dédiée au Japon. La force de Gold Panda reste, avec ses beats étouffés, une sérénité exubérante : Good Luck and Do Your Best ignore tout des ombres et des tensions. Fortement recommandé pour les longs trajets. ♥