Il s’est imposé comme l’une des voix les plus touchantes de la scène française. Il revient donc avec Loin, un album très pop, presque sautillant, dans lequel Alex Beaupain s’amuse de son image caricaturale de poète dépressif. Ecoutez donc « Van Gogh », ici, dans laquelle il chante que « la tristesse durera toujours », comme un gimmick, tirée d’A nos amours de Maurice Pialat dont on peut d’ailleurs entendre la voix prégnante à la fin du titre.
Alex Beaupain, ce sont toujours des chansons au parfum de feuilles mortes, de tasses de thé kitsch couleur sépia et des jolies filles très pâles. Agrippé à ses obsessions, il continue avec ce disque de développer les thèmes qui l’inspirent : l’amour, le deuil, l’absence… Ecoutez « Je te supplie », une chanson qui parle de feu sa fiancée, un peu bouleversant quand même. Les textes sont les siens, sans aucun doute.
Excellent chroniqueur de la mélancolie, Alex Beaupain a cette fois-ci donné les clés de la musique à sa garde rapprochée : Julien Clerc, la Grande Sophie, Vincent Delerm ainsi qu’à Valentine Duteil et Victor Paimblanc.
L’artiste, qui vient de terminer toute la musique du prochain film de Christophe Honoré, Les Malheurs de Sophie, et dont il avait déjà composé la musique des Chansons d’Amour en 2007, n’oublie pas ses affinités avec le monde du cinéma sur Loin : on peut entendre la voix douce et puissante de Fanny Ardant sur « Cela valait-il la peine ».
Loin est en écoute ici.