Comme Drake, Radiohead ou Beyoncé ont pu le faire récemment. Voilà, les meilleurs cadeaux sont parfois ceux que l’on n’attend pas, à l’inverse absolu de la cacophonie promotionnelle autour de la sortie du dernier album de Kanye West, The Life of Pablo.
L’enfant terrible de Compton nous offre donc un quatrième album composé de chutes de studio, enregistrées pour certaines il y a déjà plusieurs années. C’est véritablement la démarche artistique de Kendrick Lamar qui est mise en lumière avec ce nouvel opus.
Après l’hyper sophistication de To Pimp A Butterfly, cet album qui n’en est pas vraiment un fait un bien fou. Parce qu’on pénètre dans l’intimité du studio. Comme si, soudain, on devenait les témoins privilégiés d’une session de travail du plus grand rappeur de la décennie. On y entend la voix de Kendrick Lamar sans traitement, les essais de chœurs d’Anna Wise, l’enthousiasme, les milles idées à la minute, les discussions sans fin et ce truc très spécial du premier jet.
C’est très troublant. Untitled unmastered figure une livraison brute et sans ornements, Kendrick Lamar agit ici sans filet, comme il a pu le faire il y a quelques années sur Section.80, son deuxième album. C’est aussi très touchant.
Ce disque est en quelque sorte le préquel de To Pimp A Butterfly, car à l’écoute figure le chemin que peut parcourir une chanson, de l’idée à la maquette, de la maquette à l’enregistrement, de l’enregistrement à la scène. Untitled unmastered est un objet précieux, certainement digne d’intérêt pour le futur de l’ethnomusicologie.
Untitled unmastered est en écoute ici.
♥ : untitled 3 05.28.2013, pour la vie qu’a eu ce morceau depuis …