La température est insoutenable et ne faiblit pas. Quand la pluie va finir par s’abattre sur cette petite ville qui attend intarissablement une eau qui ne vient pas ? Les gens sont à cran, et ce n’est pas la présence du jeune Josef Bousou qui va leur faciliter la vie, bien au contraire.
En filmant la mort de Joseph dès la première scène, Jacoulot installe son film dans la catégorie du polar. Toute la suite de son long-métrage sert à montrer comment cet évènement a pu se passer, en présentant ces nombreux personnages et leurs agissements. Certes, il ne se passe pas grand chose dans ce village isolé. Adolescents cons, nouveaux arrivants et querelles d’agriculteurs ponctuent cette narration ultra-réaliste, et cependant un brin classique. Mais à l’instar d’Avant l’aube, le réalisateur fait de ses décors la place centrale de son œuvre. Ce n’est plus la neige glaciale figeant le cadre d’un souffle anxiogène qui domine, mais la chaleur ardente d’une petite communauté bouleversée.
La puissance narrative de Coup de chaud vient une nouvelle fois de la tension que le cinéaste insuffle à son récit. Les rapports humains défectueux qu’il s’attache à filmer sont les premiers déclencheurs d’une menace latente. Darroussin, Gadebois et Franck sont là pour assurer sur un terrain qu’ils connaissent bien. Mais c’est bien Karim Leklou (Suzanne) qui incarne la révélation du film. Triste, solitaire malgré lui et dérangé, sa spontanéité fait de lui un personnage imprévisible qui captera le spectateur par sa fougue. Finalement, celui-ci ne demandait qu’une chose : être accepté.
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