Avec un propos extrêmement fort mettant en image la révolte de cinq jeunes filles, Deniz Gamze Ergüven frappe un grand coup et dénonce sans raccourci la terrible répression à laquelle les femmes sont confrontées chaque jour. Et quoi de plus beau et révoltant que le cinéma pour dénoncer ces odieux méfaits ? Hymne à la liberté et à l’amour, Mustang est un film d’intérêt public.
Comment, en 2015, combattre ces valeurs traditionnelles désuètes et misogynes ? Pour Ergüven, l’art de la mise en scène semble être la réponse toute trouvée. Cette femme de trente-cinq ans passée par la Fémis invoque dans son scénario un pur dynamisme et inonde son cadre de rayons de soleil ardents, métaphore d’un espoir possible, symbole que rien n’est jamais vraiment perdu. En s’entourant également d’Alice Winocour (réalisatrice de l’hypnotique Augustine) au scénario, elle propose un récit riche, sincère et mélangeant sans cesse les genres.
Quelque part entre Virgin Suicide et Bande de filles, Mustang brille par son message et sa narration éclatante. Ces cinq sœurs représentant les doigts de la main ne font qu’une devant la caméra de la réalisatrice. Celle-ci joue avec le physique de chacune de sorte que nous les confondons. Souvent entassées les unes sur les autres, on peut se délecter de leur incroyable complicité à l’écran. Déjà en 2006 avec son film de fin d’études Une goutte d’eau, la jeune cinéaste avait fait de l’indépendance des femmes le thème central de son art. Elle réitère aujourd’hui avec un long-métrage surprenant, plein d’ardeur et d’audace.
Hugo Harnois.
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