Humaniste. Voilà comment nous pourrions qualifier le travail du tandem Toledano / Nakache. Les amis, la famille, les enfants, ils les filment tous à hauteur d’homme pour pouvoir mieux les scruter et les comprendre. Aujourd’hui, les réalisateurs de Tellement proches penchent leur caméra sur les sans-papiers. Samba, un sénégalais vivant en France depuis dix ans, fait la rencontre d’Alice, cadre supérieure en plein burnout.
Les colonies de vacances étaient encore il n’y a pas si longtemps le sujet de prédilection de ce duo gagnant. Mais celui-ci a mûri et n’a plus peur de s’aventurer vers des sujets plus graves. Cette histoire de vagabond campé par un Omar Sy ayant gagné en profondeur n’a rien de politique. Aux détracteurs de ce cinéma l’accusant de populaire et stéréotypé, nous répondrons que les auteurs visent avant tout l’universalité afin de mieux nous toucher. Chacune de leurs œuvres correspond à une notion communautaire prépondérante qui permet de cimenter leur filmographie, très homogène.
Les amourettes de vacances (Nos jours heureux) n’ont qu’un temps, place désormais à une relation mieux construite et prenant son temps pour éclore. Sy et Gainsbourg forment un couple étonnant, d’autant plus qu’il est réussi ! Cette dernière possède l’intelligence nécessaire pour se moquer de sa propre image d’actrice aux rôles dépressifs. L’idée enfin de placer Tahar Rahim dans une comédie rend celle-ci tout simplement redoutable. Son charme et son charisme constituent pour lui des atouts majeurs pour son entrée dans ce genre cinématographique.
Malgré un sujet casse-gueule et le sérieux dans lequel Toledano et Nakache s’aventuraient, Samba est une belle réussite. En tout cas, le sourire constant aux lèvres et la chaleur dans notre cœur nous le font croire.
Hugo Harnois.
Toutes les critiques d’Hugo Harnois sur www.septieme-sens.net
