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Interstellar, de Christopher Nolan

 

La guerre des étoiles avait commencé l’année dernière avec le révolutionnaire Gravity. Mais Christopher Nolan, cinéaste le plus brillant de sa génération, compte bien égaler Alfonso Cuarón avec Interstellar, nouvelle fable philosophique sur l’homme et son instinct de survie. Il va aujourd’hui plus loin en dépassant toutes les limites que l’humanité a pu connaître : celles du système solaire.

 

Cette nouvelle création est certainement la plus ambitieuse du britannique. Oeuvre la plus longue de sa filmographie, Interstellar reprend un thème cher au réalisateur : la peur de disparaître. Comme le petit Bruce Wayne effrayé à l’idée d’être abandonné, Murph’ ne supporte pas l’idée de voir son père partir pour l’espace. Malgré le genre cinématographique (la science-fiction) dans lequel Nolan s’aventure, celui-ci ne délaisse jamais l’aspect humaniste. Depuis Memento, il fait de chacun de ses protagonistes des héros ordinaires devant se battre pour découvrir leur propre vérité, enfouie à l’intérieur d’eux. Sous une nouvelle composition démentiellement spatiale de Zimmer, Matthew McConaughey continue tranquillement sa carrière teintée de perfection. Incarnant à merveille ce surhomme dont nous parlions, il démontre comme Bullock avant lui tout ce que l’Homme a de meilleur en son for intérieur.

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Cette cohérence artistique à travers son travail se retrouve également dans le côté réaliste que le cinéaste insuffle à tous ses films. Interstellar ne déroge pas à la règle malgré un thème qui s’y prêtait fortement. Alors qu’on aurait pu s’attendre à quelque chose d’extrêmement spectaculaire, l’artiste nous livre une œuvre pragmatique et réflechie. Phase après phase et sans jamais s’ennuyer, nous suivons les aventures de ce groupe d’explorateurs, embrassant le rêve fou de sortir du système solaire. Toutes leurs analyses et explications scientifiques constituent d’ailleurs le point faible (mais bien obligatoire) du récit. Moult spectateurs passeront plus de temps à tenter de comprendre ce scénario complexe plutôt que de savourer cette création, où son ambition n’a d’égal que son ingéniosité.

 

Inutile d’y échapper, Interstellar rend un vibrant hommage à 2001, l’odyssée de l’espace. Que cela soit la figure du robot (faisant clairement penser au monolythe de Kubrick) ou la plongée psychédélique de McConaughey dans l’espace, on ne peut prétendre à réaliser un classique sans citer le modèle du genre. C’est chose faite avec Nolan, qui réalise aujourd’hui sa nouvelle référence en la matière.

 

Hugo Harnois.

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