Pas facile d’élever ses enfants en pleine nature de nos jours. Et pourtant, Paco l’a fait, onze années durant. Repris du fait divers de 2009, Vie sauvage retrace le parcours d’un père de famille qui n’a plus rien à perdre. Séparé de sa femme et de ses fils, celui-ci décide de les enlever et de ne jamais les rendre. Jusqu’à ce que la police les retrouve.
Cédric Kahn, réalisateur de drames romantiques (L’Ennui, Les Regrets) et psychologiques (Feux Rouges), aime également les faits divers sociaux. Avec Une vie meilleure, œuvre sincère et dénuée d’artifice, il avait réussi à cerner les enjeux d’un pays en crise. Il tente aujourd’hui de récidiver avec Vie sauvage, mais n’y arrive qu’à moitié. Explications.
Il n’y a pas plus cinématographique que cette histoire d’enlèvement d’enfants. Les décors naturels, faisant fi de tout le reste, se prêtent parfaitement à l’écran. Des enfants trop jeunes pour comprendre et partagés entre un père et une mère détruits représente la quintessence du drame familial. Mais en dépit de ces éléments prometteurs, Kahn n’arrive que trop peu à emballer sa création. Les acteurs ne sont pas toujours d’une justesse incroyable (exceptée Salette, impériale), les lenteurs se font sentir et l’on regrette que son propos soit traité de manière trop sage et linéaire.
Vie sauvage n’est pourtant pas un mauvais film. Il peut même nous secouer par certaines scènes bien amenées. La dernière en particulier, symbolise l’insondable tourment dans lequel ces personnages sont tombés. Victimes d’une justice mal faite et de sentiments violents, ces derniers deviennent incontrôlables, inconsolables. Mais le plus important reste ceci : le cinéaste ne prend jamais parti et utilise la meilleure des armes pour ce genre de récit : l’objectivité.
Hugo Harnois.
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