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Gone Girl, de David Fincher

La personne que nous aimons le plus est peut-être celle que nous connaissons le moins. Amy et Nick sont ensemble depuis cinq ans, mais le jour de leur anniversaire de mariage, cette première disparaît dans d’étranges conditions. Tout accuse son mari, à moins que…

 

Très bien écrit, très bien monté, très bien réalisé. Un tiercé gagnant que le réalisateur décroche à chacun de ses films. Celui-ci joue une nouvelle fois avec son spectateur de manière diabolique. Avec un nouveau scénario torturé et cuisiné aux petits oignons, Fincher est le berger qui guide son troupeau perdu (nous spectateurs) dans les limbes de la perversion. Tout est calculé et prévu au millimètre près, et chaque ligne d’écriture est mathématique. En bref, Fincher fait du Fincher.

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Parallèlement à cette forme parfaite mais attendue, il faut avouer que le thème du couple est superbement traité. Une relation amoureuse est-elle, par essence, faite pour durer ? Comment tenir sur la longueur sans se mentir et se trahir soi-même ? Ces questions se retrouvent dans tous les plans du cinéaste de façon chirurgicale. Faisant froid dans le dos, ces interrogations deviennent alors des tortures psychologiques remettant en cause nos principes les plus absolus. Restent alors la frustration, les remords et l’incompréhension de l’âme humaine.

 

L’heure de la revanche des femmes au cinéma a sonné. Et quand elle intervient dans l’œuvre de Fincher, habitué pourtant à filmer des protagonistes masculins (Brad Pitt, Edward Norton, Jake Gyllenhall, Jesse Eisenberg ou encore Daniel Craig), cette révolution fait d’autant plus mal. Puissante, dominatrice et charismatique, Rosamund Pike pique la vedette à un Ben Affleck trop sage et transparent, qui ne nous prouve toujours pas qu’il peut être un grand acteur.

 

Le récit passe à une vitesse folle grâce à la mécanique narrative de ce fabuleux conteur qu’est David Fincher. Vous retournant l’esprit en cent cinquante minutes chrono, la boucle est bouclée. La personne que nous connaissons le plus est peut-être celle que nous aimons le moins.

 

 

Hugo Harnois

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