Boyhooda

Boyhood, de Richard Linklater

 


Il n’y a pas film plus simple que Boyhood. À travers les yeux d’un enfant de six ans, nous suivons son parcours jusqu’à sa majorité, rien que cela. Pas de scène plus mémorable qu’une autre, cette œuvre se déguste comme un tout indissociable, ce que l’on appelle plus communément la vie. Celle de la famille, du premier amour, des déménagements, de l’innocence perdue… En gardant les mêmes acteurs douze années durant, Richard Linklater accomplit une création simplement extraordinaire.

 

Il n’y a pas film plus compliqué que Boyhood. Comment garder une cohérence artistique pendant tant d’années ? Comment ne pas ennuyer le spectateur sur un sujet qu’il connaît déjà ? Certainement grâce à un peu de génie, et beaucoup de travail. Car la linéarité de ce film est exemplaire et son rythme reste le même de la première à la cent soixantième minute. D’une justesse implacable, les problèmes que tout le monde rencontre figurent dans cette narration faussement naïve. Jamais le réalisateur n’essaye de les résoudre, seulement les exposer, et c’est ce qui fait la différence.

 Boyhood

L’entourage et les diverses expériences du garçon ne sont pas les seuls à le faire grandir. La musique, qu’elle soit diégétique ou à l’extérieur du film (Coldplay, The Hives, Kings of Leon, Arcade Fire), l’accompagne au fur et à mesure que les années défilent. Souvenez-vous d’ailleurs quand nos grands-parents disaient que la vie passait à une vitesse folle, c’est exactement la même chose pour cette œuvre, qui semble nous filer entre les doigts sans que nous ayons pu pleinement en profiter.

 

Par son ambition vertigineuse, Boyhood peut désormais servir de modèle aux films du genre. Le spectateur ne se sera rarement senti aussi proche de ces personnages, mais il ne les aura également jamais compris avec une telle intensité. Le scénario, écrit avec une plume débordant d’humanité, soigne toutes les relations qu’il renferme (si ce n’est le lien frère-sœur, seul bémol du film) par des interprètes terriblement endurants et des mises en situation exemplaires. Un à un, les procédés dramatiques se mettent en place afin de transformer notre protagoniste en véritable être humain.

 

Et le Septième Art Créa L’Homme.

 

Hugo Harnois.

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