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Interview : La Folk féérique de Tachka


Présentation :

Tachka, c’est un projet construit autour de la jeune franco-danoise Natacha, pianiste de formation et guitariste autodidacte. Inspirée par des chanteuses de renom telles qu’Emiliana Torrini ou Fiona Apple, l’empreinte musicale de Tachka rappelle néanmoins l’univers mélancolique et psychédélique de Mazzy Star, Dark Dark Dark ou encore Villagers.

Elle sort en 2013 un premier EP auto-produit, « Silent Opera ». Jusqu’alors en solo, le travail en studio donne une nouvelle dimension plus orchestrale au projet et renforce la relation étroite entre les textes et la musique. Tachka forme désormais un trio depuis 2013, avec Benoît Quentin à la contrebasse et Agnès Ino à la clarinette, qui fait ressortir toute l’intensité et la sensualité de sa musique.

Fortement influencée par sa formation littéraire, Natacha invente des histoires, revisite celles qui existent déjà, imagine un univers sonore et fait résonner le texte de façon percutante.

C’est à coups de leitmotive vocaux et textuels que Tachka envoûte, attendrit et captive son auditeur. En 2014, elle remporte le Tremplin des Nouveaux Talents (69) et gagne 20 jours d’enregistrement. L’album est actuellement en cours de réalisation, sa sortie est prévue pour

fin 2014.

 

Nous avons eu la chance d’interviewer Tachka… rappelez-vous bien de ce nom !

 

Pourriez-vous nous parler de la naissance du projet Tachka ? 

Cela fait trois ans que ce projet existe. J’ai commencé il y a cinq ans à jouer lors de scènes ouvertes sur Lyon mais je suis assez rapidement partie pour le Canada pendant un an, ce qui m’a obligée à mettre mon projet entre parenthèse. A mon retour, j’ai beaucoup tourné en région Rhône-Alpes et parisienne. L’année dernière, j’ai décidé d’agrandir la formation. Agnès et Benoît m’ont rejoint en septembre, ils jouent respectivement de la clarinette (sib et basse) et de la contrebasse. Cela m’a permis de donner une image plus fidèle de l’univers que j’imaginais, plus profond et onirique. Même si jouer en solo permet plus de libertés, la formation de groupe fait littéralement « vivre » mes chansons. Les textes sont très imagés, voire narratifs et le jeu de la clarinette et de la contrebasse renforcent cet aspect à travers des solos ou des textures de son qui enrichissent les compositions.

 

Qu’est-ce qui vous a amené à ce genre de musique ?

Je ne sais pas trop à vrai dire. J’ai grandi en me passionnant pour pleins de styles musicaux différents, j’ai été baignée dans le classique et le jazz à la maison, j’ai à l’adolescence découvert le rock puis la pop, et à l’âge adulte j’ai progressivement découvert le punk, l’électro, le blues et aussi la folk. C’est probablement ce dernier style de musique dont je m’inspire le plus, je crois que la découverte d’Emiliana Torrini et de José Gonzalez a été assez décisive en matière d’orientation musicale. Mais c’est vrai qu’on trouve aussi des influences jazz dans certains morceaux et que j’ai un petit faible pour les arrangements orchestraux donc finalement on peut dire que je reviens aux origines!

 

Quelles sont les émotions que vous souhaitez transmettre avec votre musique ?

Il était important pour moi de travailler minutieusement l’arrangement de chaque chanson, sur scène comme en studio, de façon à lui donner sa propre identité. Les chansons sont souvent le reflet d’une histoire, personnelle ou fictive. Les chansons sont en anglais mais je souhaite, j’essaye en tout cas, de rendre mes chansons accessibles aux non-anglophones par le biais de la musique. La musique est souvent théâtralisée et construite comme un miroir du texte. Je recherche sans cesse la sensibilité des auditeurs, que ce soit par la musique, le texte ou les deux, personnellement c’est ce que je recherche dans un concert.

 

Quelles sont vos sources d’inspirations lors de la création d’un morceau ?

Il peut s’agir d’évènements personnels, politiques, de phénomènes de société ou bien de ressentis. Je m’inspire aussi beaucoup des livres ou des films, il m’arrive de trouver certains personnages fascinants et il m’arrive d’écrire des chansons inspirées de ces mêmes personnages fictifs. C’est le cas de « Balbutiar » qui parle d’un empereur cruel et tyrannique qui est inspiré d’une nouvelle d’Antoine Volodine qui apparaît dans son recueil « Nos animaux préférés ». J’étais complètement fascinée par l’aplomb du personnage, sa perversité, son imprévisibilité, le tout dans un décor post-exotique complètement surréaliste. Plutôt que de faire de la chanson protestataire qui va « droit au but », j’aime bien glisser la critique entre les métaphores et la fiction pour la rendre plus universelle. On connait plein de Balbutiars finalement…

 

Si votre musique pouvait-être représentée par un animal, vous choisiriez lequel ?

Un paon ! Tantôt sobre, tantôt chatoyant !

 

Qu’est-ce que vous écoutiez plus jeunes ?

The Strokes, The Shins, Belle & Sebastian, Yeahs Yeah Yeahs, Massive Attack, ,Sia, Zero 7, Fiona Apple, Air, Under Byen, pour n’en citer qu’une poignée…

Si vous deviez citer 5 albums qui selon vous ont révolutionné le monde de la musique, lesquels choisiriez-vous ?

St Vincent – Actor

José Gonzalez – Veneer

Yeah Yeah Yeahs – Fever to tell

Grizzly bear – Veckatimest

The Villagers – Becoming a Jackal

 

Quels sont vos projets pour cette fin d’année ?

Je sors mon premier album début 2015, il y a donc encore un peu de travail d’ici là en terme de réalisation. Un site web est en cours de création et puis bien sûr plein de concerts pour cette année à venir !

 

Pour finir, parlez-nous de votre album prévu pour la fin de l’année…

Cet album s’inscrira dans la continuité de mon premier EP « Silent Opera ». J’ai eu l’opportunité d’enregistrer cette album après avoir remporté le festival TNT (Tremplin des Nouveaux Talents) de Tarare qui offrait vingt jours de studio au gagnant. Simon Meuret, qui était co-arrangeur sur L’EP et qui l’est encore sur l’album, et moi même avons beaucoup expérimenté. Je voulais quelque chose de surprenant, il y a donc pas mal de genres musicaux qui se croisent, parfois à l’intérieur d’un même morceau. J’aime beaucoup mélanger les styles, c’est pour cela qu’on se retrouve avec une guitare blues aux côtés un sitar dans « From time to time », ou qu’un morceau peut passer radicalement d’un style à l’autre comme dans « To the mine » qui passe d’une formation classique de cordes et de vents au blues et se termine sur une note d’impro libre. Je vois un peu certaines de ces chansons comme une voyage puisqu’on passe littéralement d’un paysage à un autre. C’était un réel défi de s’attaquer à la composition d’arrangements et j’ai vraiment trouvé ça passionnant. Cela m’a permis de donner forme à ce que j’imaginais pour mes chansons et de leur donner un sens et ça c’est en soit déjà une grande source de satisfaction ! J’ai très hâte de le partager avec d’autres personnes parce que cet album est le fruit de la collaboration et de la bonne volonté de beaucoup de personnes, autant de l’équipe de réalisation que des musiciens, mais aussi grâce aux Kiss Kiss Bankers qui m’ont soutenu. Leurs dons m’ont permis de pouvoir faire venir tous les musiciens que j’espérais avoir et je me considère vraiment chanceuse d’avoir eu autant de cartes en main pour ce premier album.

 

https://soundcloud.com/tachkaopera

http://www.kisskissbankbank.com/tachka-premier-album

http://tachka.bandcamp.com

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