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96 Heures, de Frédéric Schoendoerffer


L’important n’est pas la réponse qu’on donne à une question, mais la conviction avec laquelle on l’affirme. Voilà le conseil que le Commissaire Carré donne à une collègue. Le lendemain, il est kidnappé par Kancel, un mafieux qui veut le nom de l’indic qui l’a balancé. Il est alors l’heure pour le flic d’appliquer ses propres recommandations pour pouvoir survivre.

 

Polar tendu et bien écrit, 96 Heures ne veut pas faire partie des films policiers français lambda qu’on mettra aux oubliettes. En inversant les codes propres à ce style, il place le gangster en position de chasseur et le flic dans le rôle de la proie. Doté d’une bonne mécanique narrative faisant monter la tension élément après élément, il ne bouleverse cependant pas ce genre cinématographique mais a le mérite d’avoir du caractère.

 

Sans les deux poids lourds que sont Lanvin et Arestrup avec leur tempérament sanguin, le récit perdrait évidemment beaucoup de sa saveur. Chaque duel verbal nous fait transpirer, et c’est malheureusement quand on sort de cette maison où le flic est détenu que cette œuvre perd de son intérêt. Il aurait finalement fallu que 96 Heures soit un pur huit-clos pour qu’il soit au-dessus du lot.

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Tandis que Lanvin joue la froideur comme personne avec un visage aussi grave que la nuit, Arestrup est une nouvelle fois monstrueux et incarne le personnage qu’on adore détester. Intelligent, orgueilleux et paranoïaque, il a remplacé sa cigarette habituelle par une allumette qu’il ne fait que mordiller. Et si l’on devait résumer son jeu en une simple métaphore, ce serait un chien silencieux qui peut s’enrager en un quart de seconde.

 

Lors d’une scène, Arestrup présente un tableau à Lanvin où est peint plusieurs horloges donnant toutes des heures différentes. Pour lui, cette toile ne représente rien d’autre que la mort. Mais pour Lanvin, c’est peut-être le symbole de sa possible liberté qui lui apparaît sous les yeux. Car c’est bien de temps que le Commissaire Carré a besoin pour sortir vivant, et quatre-vingt seize heures, c’est court.

 

Hugo Harnois

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