Ida

Ida, de Pawel Pawlikowski

 

Il y parfois des petits films qui ont des grandes ambitions. Ida est de ceux-là. Film polonais en noir et blanc, sur le papier, Ida n’attire pas. Cependant, depuis sa sortie, le film ne cesse d’enregistrer des bons scores en terme de public. On parle souvent de « rencontre ». On dit qu’il faut qu’un film rencontre son public, Ida semble l’avoir trouvé.

 

Anna est une jeune fille qui s’apprête à prononcer ses voeux au couvent dans lequel elle a toujours vécu. Sur les conseils de la mère supérieure, elle accepte de rencontrer sa tante, Wanda et ensemble, elles entreprennent un court voyage pour revenir sur les traces de leurs passés. Là, se cachent non seulement des secrets familiaux, mais aussi des tentations pour la douce et religieuse Anna.

 

Incontestablement, le duo d’actrices fonctionne parfaitement. La nièce et la tante, diamétralement opposées, se découvrent doucement, les rôles s’inversent parfois, jusqu’à ces dernières séquences très fortes. L’image est traitée avec une grande douceur et laisse beaucoup de place à un environnement enneigé. Lorsqu’elles sont en voyage, elles semblent respirer, les plans sont moins serrés. Il y a de véritables intentions d’auteur dans ce film, et en ça, il faut se féliciter de pouvoir avoir accès à ce petit bijou polonais.

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Ida dure 1h20 et pourtant, le temps s’étire à l’infini. Le spectateur le ressent pleinement, les plans durent longtemps, la parole se fait rare. On est dans un moment hivernal, une sorte de trêve pendant laquelle Anna découvre l’ailleurs mais surtout renoue avec un passé qu’elle n’a pu connaître et que sa tante avait préféré jusqu’ici oublier.

 

Ida est un très beau film qui soulève de nombreuses questions identitaires, religieuses ou encore nationales.

 

On peut ne pas être touché par ce film à la rigueur esthétique peut-être trop importante. Seulement, il faut garder à l’esprit la chance qu’on a de pouvoir accéder à ce type de cinéma, souvent noyé dans la masse des sorties hebdomadaires.

 

Pourvu qu‘Ida ait encore un bel avenir devant lui, pourvu que vous contribuiez au rayonnement de ce petit film aux intentions de géant. 

Barabara Cornuaud

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