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Dallas Buyers Club

 

Avec six nominations aux Oscars, Dallas Buyers Club a les moyens de titiller des favoris comme Gravity ou 12 Years a Slave. Tirée d’une histoire vraie, cette œuvre dramatique s’aventure dans l’histoire des États-Unis et a pour têtes d’affiche Matthew McConaughey et Jared Leto. Autant dire de sérieux ingrédients pour faire parler d’elle. Mais qu’est-ce qui se cache vraiment derrière cet emballage prometteur ?

 

Vallée n’aurait pu choisir meilleur (anti) héros pour rendre son histoire pertinente. Ron est misogyne, à moitié raciste et surtout un pur homophobe. Bref, un gentleman qui vient d’apprendre qu’il a le SIDA. Métamorphosé, Matthew McConaughey (faisant depuis trois ans un parcours aussi surprenant que magistral) joue comme personne un individu qui vient d’apprendre sa mort prochaine. Grâce à un jeu composé de mille nuances, on décèle d’abord en lui son ébranlement. Puis arrive le déni car en effet, comment un hétéro bien viril peut-il être atteint d’un tel virus ? Inimaginable, cette nouvelle attise en lui une colère destructrice. Toujours parfaitement crédible, l’homme devient mélancolique et résigné, commençant lentement mais sûrement à accepter le sort que le destin lui réserve. Enfin, Ron va réussir à se reconstruire grâce à une idée géniale : celle d’aider les séropositifs grâce à un subtil trafic de médicaments. La boucle est bouclée, les sept étapes du « deuil » sont parfaitement respectées par le cinéaste, qui arrive brillamment à construire un personnage infâme, devenu attachant au fil que les jours passent, et que la mort se rapproche.

 

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De cette histoire intime naît des dénonciations publiques. Celle du business que créent les laboratoires sur le dos de personnes à l’article de la mort. Celle de la corruption des autorités fédérales refusant l’entrée de médicaments bénins sur le sol américain. Celle de l’impuissance des hôpitaux et leur manque de crédibilité vis-à-vis de patients qui ont perdu la foi. Dallas Buyers Club illustre son propos par un sens du récit construit et persuasif, et une direction d’acteur de grande qualité. Car au-delà de la politique, nous parlons bien ici d’humain et de solidarité commune. Le traitement qu’en fait Vallée est pourtant loin d’être mièvre, et habitués à l’univers musical dans lequel le réalisateur nous berce (Crazy, Café de flore), nous sommes presque surpris de voir que la bande son n’a ici pas une si grande importance. Tant mieux, le message est d’autant plus éloquent.

 

Hugo Harnois.

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