Dans le monde du cinéma il y a de nombreux films attendus, de réalisateurs célèbres, de films à gros budget qui brassent beaucoup d’argent… Puis, il y a Les Rencontres d’après minuit, qui a moins de budget, dont le réalisateur est moins célèbre, et qui n’était pas vraiment attendu. Et pourtant…
Les Rencontres d’après minuit raconte cette nuit pendant laquelle un couple et leur gouvernante travestie attendent leurs invités pour ce qui semble être une orgie mondaine. Seulement, pas de sexe mais des confessions intimes et une nuit partagée qui devient inoubliable…
C’est un objet cinématographique tout à fait étrange que ce film. Une sorte d’OFNI – un Objet Filmique Non-Identifié – dans lequel évoluent les rêves, les fantasmes, les désirs, les peurs… Grâce à des mises en scène chaque fois renouvelées, grâce à une conception de l’image très flottante, très onirique et aussi grâce aux compositions de M83, le film entier semble être sorti d’un imaginaire brouillon mais avec une grande dimension artistique.
Les Rencontres d’après minuit n’est pas le film le plus évident à regarder. Il nécessite un effort de la part du spectateur, il peut aussi falloir quelques jours pour laisser la chose se digérer.
S’il est si fort, c’est parce qu’il nous oblige en tant que spectateur, à se projeter dans ces images. Ainsi, à l’écran, ce n’est plus les vies de la Chienne ou de l’Etalon qui défilent mais nos peurs, nos doutes, nos désirs et nos fantasmes.
C’est un film profondément puissant qui travaille l’énigme et l’onirisme avec une grande sensibilité artistique. On plonge dans Les Rencontres d’après minuit, nos pensées deviennent des images que Yann Gonzalez capte parfaitement. Il y a quelque chose de beau, mais aussi d’inquiétant dans ces rencontres…
Barbara Cornuaud