1- Pourrais-tu te présenter en quelques mots, ainsi que ton parcours artistique ?
Nicolas Thomas, autodidacte j’ai commencé à dessiner et peindre par plaisir, puis j’ai rencontré des personnes qui m’ont fait confiance pour exploiter mes dessins sur des produits : skate, snowboard, ski, vêtement… J’ai ensuite rencontré Jérôme Catz qui a monté le projet de centre d’art « Spacejunk » (Grenoble, Bayonne, Lyon) et a entrepris de montrer mes tableaux en galerie. Ca fait maintenant 10 ans que je bosse avec lui !
2- Dans quel(s) mouvement(s) artistique(s) s’inscrivent tes oeuvres d’après toi ?
Je ne sais pas trop et je ne m’en soucie pas. Certains disent « Street Art » mais je n’ai jamais rien fait dans la rue donc… D’autres disent « Lowbrow »…
3- Quel est le point commun entre toutes tes oeuvres, le mot ou l’expression qui résumerait le mieux la thématique ?
Le point commun… C’est ce que je ressens. J’essaie de ne pas faire de la peinture « qui parle », en tout cas pour les toiles. Dans la mesure du possible, j’aime que ma peinture ne soit pas trop « gratuite ». En fait, il faut qu’il y ait un message que l’on voit tout de suite ou pas, mais qu’il soit là.
4- Dans tes dessins, les proportions sont démesurées, les traits mettent souvent l’accent sur certains détails, un peu comme des caricatures. Y a-t-il une raison, ou juste une envie de faire ressortir des détails en particulier ?
C’est probablement mon coté fan de Klimt ! Je trouve ça amusant d’exagérer les perspectives pour donner du mouvement aux personnages.
5- Certains de tes sujets sont-ils réels ?
Non. Petit, j’ai fait quelques peintures de sujets mais les gens ne se reconnaissaient pas : « Ah non, tu trouves que je ressemble à ça ? blablabla »… En fait, je pense que ça dessert le sujet traité et prend toute la place. Au final, on reconnait quelqu’un mais on ne voit plus le message.
6- Certains de tes personnages semblent être moroses ou perdus, malgré des décors surréalistes et très colorés qui contrastent beaucoup avec les expressions des visages. Y a-t-il un message derrière ces contradictions ?
Oui… je ne sais pas trop. Je dessine rarement des gens souriants car je n’aime pas trop faire cela. Quand je les représente souriants, c’est qu’il s’agit de commandes spécifiques.
J’aime attirer l’œil par des couleurs vives et chaleureuses, puis faire en sorte qu’en s’approchant, la toile livre son vrai sujet. J’ai du mal à me plonger dans un tableau au sujet dur si je n’ai pas une « porte d’entrée ». Dans un musée ou une galerie, un tableau trop « dark » ne m’attire pas, même si le sujet m’intéresse !
7- On ressent bien l’influence de la bande dessinée ou bien du street art au travers de tes différentes oeuvres. Y a-t-il des artistes issus d’autres mouvements qui t’inspirent ?
La bande dessinée c’est sûr, j’en ai dévoré un paquet. Pendant longtemps elle a été ma seule inspiration mais maintenant, je n’en lis plus du tout. J’ai pris goût aux musées et aux galeries et là, j’ai pu m’ouvrir à d’autres univers. Je pense être assez ouvert. Que ce soit contemporain ou classique, je trouve toujours des choses qui m’intéressent.
8- Quelles sont les petites choses de la vie de tous les jours qui te donnent le plus d’idées ?
Il y a un peu de tout, aussi bien du quotidien, que les magazines, le cinéma, les infos…
9- Quels sont tes outils et supports de prédilection pour exprimer au mieux ton imagination ?
Je n’utilise pas trop de surfaces différentes. Généralement, je reste assez traditionnel en peignant sur du papier ou des toiles à l’acrylique.
10- Tu es directeur artistique de la marque de snow Apo, as-tu carte blanche ou bien y a-t-il des thématiques à respecter?
Je suis relativement libre c’est vraiment bien. Je peux faire un peu ce que je veux mais je garde en tête le fait que ce sont avant tout des produits destinés à la vente. J’essaie donc de ne pas faire des trucs trop glauques ou morbides. Il faut que les idées véhiculées sur les différents designs soient en adéquation avec celles de la marque APO.
11-Quel bénéfices tires-tu de cette expérience ?
C’est vraiment différent que de faire quelque chose de personnel. Travailler pour quelqu’un, c’est accepter de faire des compromis. C’est à la fois frustrant par certains cotés mais c’est un continuel challenge. Les 2 parties de mon travail s’enrichissent mutuellement !
12- En dehors du dessin, quelles sont tes activités ?
Après ma petite famille, dès que je peux, j’aime me dégourdir les jambes sur un skate avec mes potes les « Kame » de Rumilly. Si j’ai un peu plus de temps c’est le golf, et si il y a de la bonne neige c’est sur un snowboard que je m’amuse.
13- Pour finir, comme nous sommes une radio, nous aimerions savoir ce que tu écoutes comme musique en ce moment ?
Je bosse et vis en musique donc j’en « consomme » beaucoup. Voilà quelques albums que j’écoute en ce moment :
Portico quartet – live et remixes
Ellen Allien – Lism
Ghostpoet – Some say so I say
PVT – Homosapien
Yeah Yeah Yeah – Mosquito
Hanni el Khalib – Head in the dirt
Tokimonstra – Half shadows
Har Mar Supersatar – Bye bye 17
Ben lee – Ayahuasca
Aufgang -I stiklaliya
Major Lazer – Free the univers
Jacco Gardner – Cabinet of curiosities
The irrepressibles – Nude
Bersarin Quartett -II
The Knife – Shaking the habitual
James Blake – Overgrown
Douglas Green – KRL
et puis ….Ellebore bien-sur !
Son site: http://thomas-nicolas.com/
La galerie Space Junk: http://www.spacejunk.tv
Images : Nicolas Thomas,Vinz et Nikodem