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Django Unchained, le nouveau bijou de Quentin Tarantino

 

Avec Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio, Kerry Washington, Samuel L. Jackson…

 

Il avait déjà réglé son compte à la seconde guerre mondiale, aux nazis et même à Hitler dans Inglorious Basterds ; mais avec Django Unchained, le réalisateur des cultissimes Pulp Fiction ou Kill Bill se penche sur les heures sombres de l’Histoire Etasunienne. Django est un esclave noir à la veille de la guerre de sécession, fraîchement libéré par le faux dentiste Dr Schultz, mais véritable chasseur de primes. Le duo s’emploie alors à sauver une princesse retenue entre les griffes du méchant Candie (DiCaprio), propriétaire sadique d’une plantation. Quelle jubilation de voir fleurir tout ce que Tarantino avait déjà mis en germe dans ses précédents films. Gare aux âmes sensibles, mais il y a de quoi être touché !

 

Django Unchained. C’est la première séquence du film. Une colonne d’esclaves marche, enchaînés dans la nuit : sans noms, sans identités, de simples biens de consommations. Et puis, les chaines se brisent. A défaut de la naissance d’une nation, le film de Tarantino est d’abord la naissance d’un héros. Avec un style, un rythme et une classe qui lui sont propre, Tarantino démiurge fait de cette créature, un homme : il lui offre un nom, un langage, des habits, un statut social, et une quête. Rien de plus jubilatoire pour le spectateur, le héros suit une pente toujours ascendante, rien ne peut l’arrêter.

 

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D’ailleurs, rien n’arrête Tarantino non plus. Il se permet tout. Insérer des morceaux de hip hop, rompant avec les musiques du western spaghetti, popularisées par Ennio Moriccone. Il parvient à écrire une véritable comédie basée sur la distanciation et l’absurdité du langage, au sein même d’un film de vengeance ultra violent. Il peut se permettre de stopper sa narration, juste pour ridiculiser le Klu Klux Klan. Il reprend Siegfried, un opéra Allemand de Wagner, à la sauce américaine tout en les mélangeant, sans gêne, avec une esthétique tout à fait japonisante. Il réécrit l’Histoire, venge ses injustices, et s’érige à la fois comme auteur. Bref, avec Quentin Tarantino, le cinéma peut tout, il n’existe aucune limite, et c’est véritablement jouissif.

 

  

Mais Django unchained n’est pas seulement l’aboutissement de ce qui était en germe chez le réalisateur, c’est aussi une véritable innovation. Pour la première fois, Tarantino semble mener une vraie réflexion sur la représentation de la violence au cinéma. On a souvent reproché au réalisateur ses giclures, splash et têtes coupées. Mais dans Django, deux représentations de la violence s’opposent : celle qui fait détourner les yeux du spectateur, la violence gratuite, historique et réaliste ; et la violence jubilatoire, vengeresse, et farcesque. Bien sur, on se tortille un peu sur notre siège : on en vient à condamner une mise à mort et à en cautionner une, dix minutes plus tard, dans le même film.

 


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