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Tel père, tel fils, de Hirokazu Kore-eda

 

Les chiens ne font pas des chats. La pomme ne tombe jamais loin du pommier. Tel père, tel fils. Autant d’expressions toutes faites qui veulent tout et rien dire. Depuis presque vingt ans, le japonais Kore-eda s’attache à comprendre ce qu’est la famille. Un concept très complexe que le cinéaste arrive à étudier avec brio en nous le prouvant avec le récent I Wish. Aujourd’hui, il fait encore éclater la cellule familiale en faisant découvrir à deux couples que leurs enfants respectifs ont été malencontreusement échangés à la naissance.

 

Quand il vise l’humanité la plus profonde, le cinéma japonais brille par sa simplicité, ses dialogues mais aussi ses symboles. On comprend avec une mise en scène épurée l’importance que doit avoir la communication entre un père et son fils. Avec cette famille déstructurée, on voit que le garçon est obligé de prendre la place de ses parents et d’assumer leurs propres choix. Vient alors le jour où l’innocence prend son envol pour ne plus jamais revenir, et laisser place à la dure réalité de l’existence. Face à une telle nouvelle, le couple est contraint de subir une crise interne au sein de sa relation : qui est coupable, quelles solutions adopter ?

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La dernière œuvre de Kore-eda joue sur le même rythme que ses travaux précédents, de façon lente et constructive. Grâce à la présence d’un appareil photo, on saisit la place que devrait avoir la figure paternelle pour son fils et quel rôle il doit prendre. Mais le réalisateur nous affirme bien que tout n’est pas si simple, et qu’il faut remonter loin dans le vécu familial pour analyser le comportement humain. Quand sociologie et septième art se mélangent pour aboutir à une grande réussite.

 

Dans Tel père, tel fils, on comprend donc beaucoup de choses, mais peut-on vraiment se mettre à la place de ces protagonistes. Non évidemment, car il faut affronter cette épreuve pour, si ce n’est la comprendre, du moins l’appréhender. Se pose donc la question universelle de l’innée et de l’acquis, du sang et de l’éducation, remettant en cause toutes vérités à priori établies.

 

Hugo Harnois

 

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